E-cigarette

La cigarette électronique, la e-cigarette ou encore la vapote est une invention chinoise crée par Hon Lick à Pékin en 1995 et brevetée par la suite. Ce pharmacien bricoleur amateur met au point son idée afin de réussir à arrêter de fumer ainsi que soulager son père atteint d’un cancer des poumons.  

Avant d’aller plus loin, sachez que pour l’industrie du tabac, qui se définit elle-même comme une industrie de la nicotine, la diversification de ses produits représente un moyen de maintenir son business grâce au développement de la cigarette électronique et de fidéliser sa clientèle, alors que 3 fumeurs sur 4 désirent arrêter de fumer.  

Ainsi, l’industrie du tabac : 

  • a acquis les principales sociétés du marché des cigarettes électroniques de première génération;  
  • développe divers procédés permettant de chauffer le tabac sans le brûler et de délivrer de la nicotine sans fumée (vaporisateur de tabac) ou qui libèrent de la nicotine sans contenir de tabac (inhalateur de nicotine). 
  • Face à ces nouvelles technologies de consommation de tabac, la cigarette classique risque de devenir peu à peu un produit obsolète. 

Qu’est-ce qu’une cigarette électronique ? 

Elle fonctionne sans combustion, la vapeur produite par la cigarette électronique est inhalée.

Source : dépliant La cigarette électronique

À l’heure actuelle, il existe une grande variété de marques et de modèles. Ces derniers continuent d’évoluer, certains permettent même de régler la puissance et le flux de vapeur.  

Le liquide qui est mis en vapeur contient : 

  • du propylène glycol et/ou de la glycérine végétale ; 
  • des arômes ; 
  • et, le plus souvent, de la nicotine dont le dosage peut varier. 

Après une pression sur un bouton, la batterie fait chauffer la résistance qui se trouve dans l’atomiseur. Le liquide, ainsi chauffé, est vaporisé et inhalé par l’utilisateur. 

Que dit la loi? 

Les principes législatifs de base sont cités dans “Atmo-Sphères” et sont applicables à tous les produits du tabac et à leurs dérivés. Il nous faut cependant ajouter des règles en matière de composition et de conditionnement. 

  • La composition des cigarettes est réglementée selon les normes suivantes :  
    Le taux de nicotine ne peut dépasser 1mg, celui des goudrons et du monoxyde de carbone sont eux tous deux limités à 10 mg. Chaque cigarette fumée ne peut donc dégager des substances ayant des valeurs supérieures à ces chiffres.  
    Par ailleurs, il n’est plus autorisé de vendre du tabac aromatisé (à la menthe, à la vanille, etc.) et d’en faire un argument de vente. C’est également le cas d’une liste d’autres additifs qui influencent d’une manière ou d’une autre l’aspect attractif du produit (par exemples, la taurine et les vitamines pour leurs effets stimulants ; des colorants qui rendraient la fumée dégagée colorée ; des additifs comme le cacao qui augmenteraient l’inhalation ; des substances qui, sans combustion, ont des propriétés cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction). 
  • Le conditionnement, c’est à dire la manière dont les produits sont empaquetés et présentés à la vente, est également soumis à quelques règles : il n’est par exemple, plus autorisé de vendre des paquets de cigarettes contenant moins de 20 unités. Cette mesure est censée réduire l’accès des cigarettes aux adolescents. En effet, il était bien plus facile pour eux d’acheter un paquet de 10 cigarettes qu’un paquet de 20 ou 30. Rappelons également qu’il est tout à fait interdit de vendre des cigarettes à l’unité ! 

La cigarette électronique est assimilée aux produits du tabac. Pour connaitre les principales lois en la matière, consultez la rubrique “Atmo -Sphères”.  

Néanmoins, il existe quelques spécificités :  

  • la vente de cigarettes électroniques jetables ou rechargeables avec nicotine est autorisée ; 
  • le dosage de nicotine ne peut excéder 20 mg/ml (flacons de 10 ml maximum) et le liquide ne peut pas contenir des vitamines ou des stimulants, des colorants ou des substances favorisant l’inhalation ou l’absorption de nicotine ;
  • les cigarettes électroniques et les flacons de recharge doivent être munis d’un dispositif de sécurité inviolable par les enfants, et être protégés contre le bris et les fuites ;
  • la cigarette électronique est soumise à de nombreuses controverses sur le plan législatif. 

 Pour se tenir à jour, surfez sur le site du SPF santé publique :  www.health.belgium.be 

En quoi la cigarette électronique est-elle en soi un outil de réduction des risques ? 

Les conseils de réduction des risques sont destinés aux fumeurs qui ne peuvent ou ne veulent pas arrêter de fumer. Des conseils leurs sont proposés afin de réduire l'impact de leur consommation sur leur santé.

Nous manquons encore aujourd’hui de données et de recul au niveau de la recherche (les premières études remontent à 2009) pour connaître et pouvoir mesurer exactement quelle est la nocivité de la cigarette électronique (appareil, arômes, liquides) et quels sont les effets à long terme du vapotage. Nous savons par contre que si la consommation de la cigarette électronique expose très certainement l’usager à un risque, celui-ci est moindre que s’il fumait des cigarettes classiques. Il y a bien réduction des risques avec la cigarette électronique. 

Pour un fumeur qui souhaite entamer un processus d’arrêt, la cigarette électronique peut faire partie de la liste des aides après les substituts nicotiniques et les aides médicamenteuses, notamment parce qu’elle permet au fumeur d’adapter le dosage de nicotine en fonction de ses besoins, et donc de passer progressivement à un liquide sans nicotine : on sait que c’est la nicotine qui crée la dépendance physique.  

Pour un fumeur de longue date qui aurait l’intention d’utiliser la cigarette électronique pour remplacer le tabac ou diminuer sa consommation mais sans souhaiter dans l’immédiat ou au final se défaire de la cigarette électronique, il y aurait quand même une réduction des risques. Cependant, en cas de consommation mixte cigarette électronique / cigarette traditionnelle, il n’y a pas de réduction des risques pour ce qui est des maladies liées au tabac ; le seul effet positif éventuel sur la santé concernera la bronchite chronique, et seulement si le fumeur diminue sa consommation de tabac de plus de 85 %*. 

Image par silviarita de Pixabay

De manière générale, l’usage de la cigarette électronique est déconseillé aux femmes enceintes (risques réels pour le fœtus insuffisamment connus) et aux non-fumeurs (en particulier les jeunes) car cela pourrait les initier à l’acte de fumer et à les mettre en contact avec la nicotine. 

Mais pourquoi pouvons-nous affirmer que le risque est moins élevé avec la cigarette électronique ? 

  • Comme il n’y a pas de substances organiques dans la cigarette électronique et que l’e-liquide n’est pas brûlé mais chauffé, il n’y a pas de production de monoxyde de carbone (CO), ni de goudrons (risques moins élevés au niveau cardio-vasculaire, au niveau des cancers et au niveau pulmonaire pour ce qui est de la broncho-pneumopathie chronique obstructive – BPCO). On décèle la présence de quelques substances cancérigènes mais à des doses infimes. 
  • Dans la vapeur produite par la cigarette électronique, les substances toxiques sont beaucoup moins nombreuses et en moindre concentration que dans la fumée de tabac.  
  • Il y a 4 substances maximum dans l’e-liquide (propylène glycol et glycérine végétale en des proportions variables, arôme alimentaire et, éventuellement, nicotine).  
  • Il y a plusieurs centaines de substances ajoutées dans le tabac industriel, notamment dans le but d’augmenter la dépendance, et près de 4000 substances dans la fumée (dont 70 cancérigènes). 

Ici aussi, cela amène une réduction des risques en termes de maladies cardio-vasculaires, de cancers et de maladies pulmonaires. 

Quelques conseils d’usage pour une réduction des risques 

Les conseils de réduction des risques sont destinés aux fumeurs qui ne peuvent ou ne veulent pas arrêter de fumer. Des conseils leurs sont proposés afin de réduire l'impact de leur consommation sur leur santé.

En utilisant une cigarette électronique, soyez attentifs à : 

  • Recharger le réservoir d’e-liquide avant que celui-ci soit trop peu rempli car s’il ne reste pas un volume suffisant de liquide, celui-ci va être surchauffé par la résistance. Or, le liquide est toxique lorsqu’il est trop chauffé, et il y a une possible toxicité du dispositif s’il est soumis à un échauffement excessif. Dans la même idée, après avoir rempli l’appareil de liquide, il faut attendre au moins 5 minutes avant de vapoter pour permettre à la résistance de s’imprégner du liquide et ainsi éviter qu’elle surchauffe. 
  • Choisir une cigarette électronique adaptée et conforme afin d’éviter les accidents tels que les explosions. Pour éviter les risques d’explosions il ne faut pas non plus garder une batterie à nu hors du dispositif. 
  • Vous procurer des e-liquides conformes aux normes européennes, et vendus de préférence dans les boutiques de cigarettes électroniques spécialisées. Pour rappel, le commerce en ligne est interdit pour ce genre de produits. 
  • Privilégier des dispositifs de dernière génération plutôt que les cigarettes électroniques « jetables » car ils permettent une limitation de la température, une diffusion de la nicotine répondant plus adéquatement aux besoins liés au sevrage tabagique, et leurs batteries sont plus fiables.  
  • Stocker les recharges d’e-liquide hors de portée des enfants et des animaux car la nicotine est très toxique pour eux, et même potentiellement mortelle à un certain dosage.  
  • Eviter de vous exposer et d’exposer les autres aux effets du vapotage passif même si ceux-ci sont sans doute minimes. Comme pour le tabac, il est toujours préférable de vapoter à l’extérieur. 
  • Consommer de préférence des e-liquides sans nicotine. Si le liquide contient de la nicotine, une dépendance physique va s’installer en quelques temps. De plus, la nicotine a sa propre toxicité. En dehors d’un processus de sevrage, il est donc préférable de consommer la cigarette électronique sans nicotine. 

*Rigotti & Clair; Lee et al., 2013 

Vous retrouvez toutes ces informations sur notre dépliant téléchargeable ici, disponible en différentes langues.