Joint

Le service prévention tabac du FARES souhaite uniquement informer sur ce produit et ne pousse en aucun cas à sa consommation.

On estime que depuis le néolithique la plante de chanvre est utilisée pour différents usages : le textile et la médecine principalement. Le chanvre est une plante qui regroupe de nombreuses variétés : notamment le chanvre industriel cultivé pour ses fibres et le cannabis pour son taux élevé de tétrahydrocannabinol (THC) qui a des effets sur l’organisme.

Le cannabis fumé, c’est quoi  ?

Le cannabis est composé de plusieurs molécules dont certaines sont bien connues : CBD et THC.

Le THC, tétrahydrocannabinol, entraine des effets psychotropes. Selon différents éléments (santé, humeur, âge, mode de vie, contexte, qualité et quantité du produit), les effets varient. On parle généralement de sensation de bien-être, euphorie, diminution de l’anxiété, de la vigilance ainsi qu’une augmentation de la confiance en soi et facilité pour socialiser. Ainsi qu’une possible modification de la perception du temps, des sons, de la couleur, … Tandis que le CBD, cannabidiol, diminue ces effets. 

On observe comme effets indésirables des malaises avec des baisses voire pertes d’attention, pertes de mémoire, irritabilité, crises d’anxiété, des sentiments de panique, crises de paranoïa, … Et physiques plus immédiats : une sécheresse de la bouche (« la pâteuse »), les yeux rouges, une augmentation de l’appétit, etc. 

Source: Eurotox - Cannabis et CBD, de quoi est-il question ?

Le consommateur de cannabis peut vivre des effets durant 2 à 4 heures après avoir fumé.

Lorsque le tabac est mélangé au cannabis, il est consommé sous forme de joint. Les effets psychotropes du joint varient en fonction du type de plantes de cannabis. En termes de toxicité, la fumée d’un joint a un taux plus élevé de monoxyde de carbone et de goudron.  Un joint est équivalent à plus ou moins 7 cigarettes. 

En cas d’usage exclusif du cannabis par combustion, on observe aussi des effets néfastes sur le système respiratoire.

Entre les années 60 et maintenant, la concentration en THC des plantes de cannabis a fortement évolué passant de 1,5% à plus de 15%. Les effets psychotropes sont donc fortement augmentés.

Une consommation de cannabis n’entraîne pas forcément de problème de santé mentale, cependant elle peut favoriser l’apparition de troubles psychotiques pour une personne prédisposée.

Quelles sont les façons de consommer du cannabis ?

Il y a l’herbe séchée qu’on appelle beuh, weed, sla, etc. Elle est effritée, incorporée à du tabac ou non, roulée et fumée. Elle peut être aussi fumée directement dans une pipe ou autre matériel (comme un bang).  

Il y a la résine qui est produite par différents procédés, on l’appelle aussi shit, haschich, etc. Elle est ensuite fumée comme pour l’herbe. 

Il y a l’huile, moins courante, produite à partir de la résine. On l’appelle aussi wax ou miel pour son aspect de pâte visqueuse. Elle est aussi consommée par combustion. 

On peut aussi cuisiner le cannabis de multiples façons.

Il est important de noter que la teneur en THC varie selon les variétés et aussi selon les préparations.

Il y a aussi le cannabis de synthèse qui est un produit obtenu en laboratoire afin de produire une molécule proche du THC. Il s’agit de plantes séchées qui sont aspergées de substance synthétique produite en laboratoire. Les risques pour la santé sont accrus par rapport au cannabis naturel. Les molécules de synthèse peuvent être jusqu’à 100 fois plus puissantes et provoquer des crises psychotiques agressives (avec bad trip, hallucinations, paranoïa, etc.) potentiellement dangereuses. 

Il existe une manière de le consommer en le « vaporant ». La vaporisation consiste à faire chauffer l’air autour de l’herbe afin que la substance se transforme en vapeur et soit inhalée sous cette forme (et non sous forme de fumée contenant d’autres substances). 

Que dit la loi ?

En Belgique, depuis la loi de 1921 sur les stupéfiants, le cannabis est interdit que cela soit pour sa fabrication, sa vente, son achat, son transport ou sa détention.

Auparavant, si vous étiez majeur, posséder trois grammes de cannabis ou un plant à son domicile à des fins de consommation personnelle n’était pas considéré comme une priorité élevée. Aujourd’hui, la tolérance en matière de cannabis est de zéro. C’est-à-dire que posséder moins de 3g ou un plant de cannabis à son domicile est condamnable. 

Avec l’Arrêté Royal du 06/09/2017 : la détention de cannabis dans un établissement scolaire, sur la voie publique ou tout lieu accessible au public est susceptible de mener à une amende et à un emprisonnement (3 mois à un an).

Quelques conseils de réduction des risques

Les conseils de réduction des risques sont destinés aux fumeurs qui ne peuvent ou ne veulent pas arrêter de fumer. Des conseils leurs sont proposés afin de réduire l'impact de leur consommation sur leur santé.

Les conseils suivants ont été repris de la brochure de l’asbl Modus Vivendi construite avec nos partenaires : Centre Alfa, Citadelle, Infor-Drogues, La Liaison Antiprohibitionniste, Prospective Jeunesse et le Pélican sous la coordination de Modus Vivendi. Celle-ci est téléchargeable ici.

 

Nos conseils : 

  • En cas d’effets indésirables, cherchez un endroit tranquille, un entourage apaisant, buvez quelque chose de sucré. Surtout ne paniquez pas : en une heure, ces effets négatifs seront passés. 
  • Les space cakes mettent du temps à produire un effet (+/- 1 heure) : soyez patients et ne cédez pas à la tentation d’en reprendre, car vous ne connaissez pas la quantité de produit qui a été incorporée et donc la puissance des effets. Si vous en reprenez, vous risquez d’être complètement dépassés par les effets. 
  • Le cannabis modifie la capacité de concentration : n’en consommez pas à l’école, au travail, au volant ou lorsque vous travaillez sur des machines. 
  • Dans la mesure du possible, n’achetez pas de cannabis auprès de personnes inconnues. Informez-vous sur la qualité du produit auprès de personnes de confiance. 
  • Si vous vous sentez mal ou avez une quelconque appréhension, reportez l’expérience. 
  • Comme pour les autres substances psychotropes, évitez de consommer de l’alcool en même temps. 
  • Il est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes de consommer du cannabis. 
  • Si la police se présente à votre domicile, elle n’a pas le droit d’entrer sans un mandat. Rien ne vous oblige à signer un accord de perquisition.
  • Le cannabis augmente le désir de contact : n’oubliez pas votre préservatif en cas de relations sexuelles !
  • Si vous ne vous sentez plus maître de votre consommation, parlez-en à une personne de confiance. 

En cas de mélange de cannabis avec d’autres substances :  

  • En cas de malaise, si la personne est consciente, amenez-la au calme, rassurez-la, aérez-la, offrez-lui de l’eau.
  • Si la personne est inconsciente, appelez d’urgence les secours :formez le 100 ou le 112 (service médical d’urgence – appel gratuit). 
  • Décrivez la personne comme suit :est-elle consciente ou inconsciente, respire-t-elle ou non, son cœur bat-il ou non. Donnez l’adresse exacte (rue, n°, étage). 
  • L’état de la personne et le lieu de l’accident sont les deux seules informations nécessaires !Une fois le personnel médical sur place, signalez-lui les produits consommés ; il est tenu au secret professionnel. 
  • En intervenant rapidement, vous pouvez lui éviter des problèmes graves, peut-être même lui sauver la vie. Pensez-y !
  • Si l’accident a lieu dans un endroit privé, la police n’est pas autorisée à y pénétrer sans un mandat.

En cas d’urgence 

  • Centre anti-poisons : 070/245 245
  • SOS médecins (à Bruxelles) : 02/513 02 02
  • Autres services de garde : 100 

 

Vous souhaitez plus d’information, voici des articles de nos partenaires qui nous ont aidés à rédiger cet article :